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Midi Pyrénées, par Laurent Chamerat
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Cette 4ème édition n'est pas qu'une simple description des parcours empruntés en 97. Elle est le reflet de la manière dont les pilotes abordent aujourd'hui le vol de distance. Ce n'est plus la chasse gardée d'une élite à la recherche de record, mais bien le terrain de jeu de tout pratiquant méthodique et lucide à la recherche d'un plaisir unique.
L'étude préalable du vol, les passages courants, les jonctions difficiles et l'anticipation qu'elles demandent, le quadrillage à plusieurs d'un secteur connu pour ses ascendances pauvres, sont autant de faits marquants relevés tout au long de l'année (cf CRD 97). Ils font la joie du pilote et ne demandent qu'à exister un peu plus chaque saison.
En Outre, l'approche de nouveaux secteurs et la description de vols inédit enrichissent encore un peu notre réservoir de cheminements. L'étendue sur la plaine qui s'offre à 2 pas du piémont est visiblement très appréciée, nous prouvant que nous n'en sommes qu'aux balbutiements de la découverte face aux possibilités proposées par cette approche de la distance.
Enfin bravo à Olivier Perez, qui se débrouille toujours pour trimbaler dans sa valise parisienne les conditions atomiques du semestre. En plus, il nous en fait profiter. De très beaux récits par un excellent pilote, aussi talentueux qu'exclusif.
Le 16/09/97 --- Pilote: Olivier Valade --- Voile Biplace
Situation générale: Anticyclonique, Sud-est faible. Légère instabilité et matérialisation; Plaf max 1530
Le 16 septembre, je décide d'aller voler pour la journée avec un élève que j'ai formé la semaine d'avant; pour le faire voler sur un autre site, je lui fais faire un petit vol sur le site de Montbrun (SE) où les conditions sont déjà prometteuses pour 10h du matin. Sur ce, nous décidons d'aller prendre un plat du jour au PMU de Cajarc. Retour au décollage à 13h 30 où les conditions sont déjà fumantes, j'ai déjà les boules de voir tous ces cumulus et oublie un instant que je suis là pour faire voler mon stagiaire. Je lui explique rapidement qu'aujourd'huic'est mon tour de voler et propose de l'amener en biplace vue qu'il n'a pas son permis de conduire pour me faire la récup. Préparation rapide et décollage à 13h 55 dans les premiers cycles; après 40 mn de bataille et un point très bas, nous atteignons enfin le plafond à 1450 où nous fleurtons avec les barbulles. Il me permet d'envisager plus sereinement la suite.
En l'air, une rue de cumulus et un vent de sud-est que j'évalue à 20 km/h nous ouvre la porte des premiers kilomètres.
Après 1h et 10 mn de vol, deuxième point bas juste avant l'aérodrome de Livernon où nous nous refaisons à 300 m sol sur un champ fraîchement labouré. Au bout de 10 mn, retour à 1300, 10 mn après re 300m sol, puis plafond à 1500 m après 2 heures 20 de vol.
Le reste du vol, nous ne descendons pas en dessous de 900 m qhh, le plafond max est à 1530; nous passons Souillac en enroulant un thermique sur la future autoroute et quittons ce même village au plafond. Le reste du vol est de plus en plus dur et la concentration n'y est plus; nous nous posonsà 75 km de Montbrun après 3h 30 de vol.
22 km/h de moyenne et vario max à +3; je suis persuadé que ce jour là nous aurions pu, en décollant 1 h plus tôt, faire beaucoup mieux; enfin merci à Jeff de Volem pour le prêt du biplace, ainsi qu'à mon passager pour ce petit voyage.
Le 28/03/97
Situation générale: Anticyclonique, Nord modéré, encore humide et instable en plaine
Pilote: Laurent CHAMERAT. Distance: 48 km. Plaf. 1900.
Il est 13h sur le décollage de Moulis. Cela fait environs un mois que les kilomètres tombent un peu partout dans les Pyrénées. Les premières barbulles m'indiquent que les plafonds sont trop bas pour tenter quelque chose dans nos reliefs. En revanche, une bonne instabilité de plaine associée à un petit vent d'ouest/n-ouest (prévu le matin) peut s'avérer très propice au prolongement de la jonction avec Foix. Départ classique, travail du petit sans brise, j'accroche le thermique du relais de Saudech (1500), celui de l'usine de Lédar (1450), St Girons (1600), mais j'ai quelques difficultés à avancer vers le mont Calibert que j'ai choisi comme point de contournement. Retour sur le versant nord de la vallée de Rivernert à une vitesse qui ne laisse plus planer le doute: le vent de nord/n-ouest est là, soutenu, ce qui me persuade de laisser tomber Foix, où il sera 10 à 20 km/h plus fort. Je longe mon versant quelques kilomètres à l'est jusqu'au tuc d'Eychenne, revient à l'extrémité ouest de la crête, puis décide de progresser un maximum vers la plaine, au nord, en "escaliers". Ce choix est conditionné par la formation de cumulus de plus en plus proches. Je fais donc de longues branches face au vent en montant, enroule le plus tard possible pour ne pas perdre trop de distance, puis transite face au vent jusqu'au suivant. Ce petit jeu durera 1h 15, avec un vent de plus en plus fort mais des plafonds de plus en plus hauts (1650 sur la crête de Riverenert/Encourtiech, 1900 1 km avant Mauvezin de Ste Croix). J'aligne en effet les reliefs du Mt Calibert, Montesquieu Avantes, puis oblique N-est sur Contrazy et Mauvezin de Ste croix, village au dessus duquel je décide de faire demi tour faute de vitesse et d'ascendances. L'alignement du Plantaurel est pourtant juste devant, mais je suis sous le vent. Je reprends à 1100 sur les mêmes reliefs et m'offre un retour vent arrière sous les barbulles jusqu'à Moulis, que je survole à 1550 avant de poser en 360 devant quelques nuages peu engageants.
Avec un peu moins de vent, c'est l'accès au fantastique relief du Plantaurel !... et à un nouveau cheminement.
Toujours au départ de Moulis, secteur largement décrit dans le répertoire 97, nous commençons à introduire une notion de circuit fermé. Ce triangle plat en est un exemple, mais d'autres tentatives ont été faites, avec notamment une branche Est prolongée jusqu'au Col de Port après un contournement du Mont Calibert (L. Chamerat, juin 97); un posé à Rimont lors du retour empêchera de boucler à Moulis les 66 km du triangle prévu. Ce sont de très beaux vols, peu engagés et très gratifiants, qui méritent d'être travaillés. Les passages des 20 km en direction de Foix ne se comptent plus, ainsi que les jonctions Moulis/Foix (voir repertoire 97); et un atterrissage au bord de la route principale est toujours agréable.
Un vol jusqu'à Moulis au départ de Foix a été réalisé en début d'année par Stephane Meurisse, par léger vent d'est et des plafonds max à 2100. C'est de bonne augure! Un aller/retour entre Moulis et Foix = 75 km ...
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Laurent CHAMERAT
Cadre technique Midi Pyrénées
La Molle, 09200 ERP
Tel/fax 61 66 16 60