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Par Laurent Chamerat


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SECTEUR St LARY/VAL LOURON

 

Semaine du 8 au 12 avril 95.

Situation générale: Anticyclonique, léger flux de N/O à N/E, Plaf. de 3000 à 3250m.

Pilotes: Equipe espoir Midi-Pyrénées, encadrés par L. Chamerat et A. Dedieu.

Peut s'adresser à des pilotes possédant une modeste expérience du cross (toujours en visuel d'atterro dans de larges vallées) mais dont la maîtrise de leur voile en thermique est évidente. Vol plusieurs fois réalisé depuis.

A la faveur d'un entraînement de l'équipe espoir cette semaine là, un cheminement privilégié a pu être mis en évidence: Déco de La Serre (versant Sud de la vallée d'Espiaube) impérativement avant l'arrivée de la brise de vallée; dés les 2500 m atteints, on peut tenter une transition, améliorée par la brise naissante, sur les pentes bien exposées de Ens, qui permettent d'accéder au moins au Cap du Mont, depuis lequel on rejoint la crête et le pic de Montmède, puis la Montagne d'Ardougne et le Cap de Toudous qui dominent la station de Val Louron, au Sud du Col d'Azet.Tout cela doit se faire principalement en thermiques de mi-journée, encore très cycliques.

De là, un plafond d'au moins 2600 m est necessaire pour atteindre la Station de Peyresourde au dessus des granges.Pour ce faire, soit on insiste sur Toudous et sa crête, ce qui marche bien, soit on va chercher "par le haut" l'impressionnant thermique du versant Sud/Sud-Ouest du Col d'Azet, "à l'abri de tout" entre les Tucs de Latuhe et Labatiadère.Une fois sur la station après une transition "aux petits oignons", il est trés risqué, sous l'altitude de la crête qui rallie le Cap de Pale au Montségu, de se laisser dériver sur le Val d'Aube avec les thermiques poussés par la brise; au dessus de cette crête, ce sont evidemment les boulets du versant Sud-Ouest du Val d'Aube, qui se déclenchent sous le vent de la brise, qui permettent de faire le plafond.

A partir de là, 2options:

- on peut persister dans une route vers l'Est, auquel cas on assure les plafonds du jour (2600 mini) pour passer le lac d'Oô, raccrocher la crête du Céciré, la longer jusqu'à Superbagnères; de là on traverse sur Herran pour refaire le plafond et longer vers le Nord la crête qui mène au Bacanère (belle vue sur le Val D'Aran), ouverture idéale pour le secteur du Mourtis (cf Doc 95 et 96)à partir du moment où on ne prend pas le risque de jouer trop bas dans les combes du versant Ouest, combes sous le vent de la brise du luchonnais

- ou bien on longe cette magnifique crête vers le Nord en direction du Pic du Lion, après avoir survolé le Col de Peyresourde. De là, la route inverse peut être tentée sur ces versant Ouest, en sachant que pour repasser le Col d'Azet, il est important d'avoir de l'altitude pour débuter la transition, et de se faire aider par la brise sur la fin; tant qu'elle est présente, elle permet, avec les derniers thermiques de ce secteur à l'heure qu'il devrait être, de se refaire sous la station de Val Louron. Attention, le côté Ouest du col d'Azet est plus alimenté. Ainsi, avec le fléchissement de la brise, un minimum de hauteur (1800m), et une bonne transition dans les bulles du soir, on peut regagner Ens puis le Pla d'Adet. 50 à 60 km sont ainsi parcourus.

Ce vol est tout à fait réalisable avec des plafonds avoisinant les 2700 sur les 3 vallées citées (St Lary, Val Louron, Luchon) ce qui n'est pas rare au printemp et en été. Le vent doit être faible pour éviter les turbulences des reliefs escarpés fréquentés. Les fortes brises de ces vallées (surtout l'été) peuvent vite stopper le vol en cas de point trop bas; elles permettent en revanche de bons appuis pour l'attente. Rester haut tout de même.


Moulis/Foix

Le 4/03, 24/03, 13/04, 13/05, le 8 et 11/07

Ce vol a été réalisé plusieurs fois cette année par les pilotes du club Effet de Fun, Jean Paul Couzinet en particulier. Il constitue une très bonne école pour les adeptes de la distance peu engagée, et s'apparente sous bien des aspects à du vol de plaine.

Les conditions associées sont généralement une bonne instabilité, des plafonds au moins à 1500m sur St Girons, et un vent nul à ouest modéré. Le flux de nord-ouest modéré se traduit très rapidement par un renforcement peu fréquentable dès la mi parcours. Il doit plutôt être faible dès le début.

Plusieurs voies ont été empruntées, et vous aurez ici la description des cheminements principaux.

Une des principales difficultés se manifeste très rapidement sur Moulis, pour sortir du site. Une première option consiste à transiter au nord-est (dés le premier gain à 1100 au moins) sur le cap de la Bouiche avant que la brise ne soit trop marquée, via le relais de Saudech. Là un thermique plus ou moins couché cueille le pilote pour un premier plafond qui doit avoisiner les 1500. Cette incursion sur la plaine est confirmée par un second plafond au sud de St Girons, et il ne faudra plus se laisser aller à fleurter avec l'intérieur de relief dont on a eu du mal à s'extirper. Foix est alors possible. La transition suivante se fait en direction de l'entrée de la vallée de Riverenert, plein sud-est, au Cap de Garrié. On ne doit basculer sur le versant sud (sous le vent en fonction de l'heure et de la période) qu'en dernier recourt. Cette crête peut être ensuite chevauchée jusqu'au pic d'Eychenne, mais c'est à partir de là que le choix entre la plaine et le relief doit s'opérer. Nous y reviendrons.

La deuxième solution pour sortir du site consiste à passer par Sourroque. La transition (Est sud-est) se fait après 200m de gain minimum sur le cap de la Pene, ce qui permet de raccrocher en thermique le versant nord-ouest puis nord de cette montagne. Les plafonds généralement plus élevés permettent alors de tenter un cheminement au nord en direction de Saudech, porté par les thermiques déclenchant presque 1000m plus bas sur les versant sud, à l'abri de la brise. Il faut éviter la vallée du Salat, étroite et ventée, qui permet difficilement de passer au nord d'Eycheil si les plafonds ne sont pas conséquents. L'axe suivant sera alors le cap de Garrié.

A partir du Pic d'Eychenne, les plafonds augmentent en allant à l'Est, et une tentative par le relief et le Massif de l'Arize peut s'envisager si le plafond avoisine 1800 sur la crête. Mais l'engagement par cette voie contraint le pilote à ne pas pouvoir se poser dans les vallée secondaires et boisées qu'il survolera en alignant le Pech d'Arbiel, le Cap de Campet, le cap du Carmil, le Pic de Razel, le Pech de Therme. A partir de là, le pays de Foix se découvre et le vol peut se prolonger vers le Prat d'Albis et Lavelanet, ou dans la vallée de l'Ariège, en direction d'Ax les Thermes si les plafonds le permettent.

Toujours à partir du Pic d'Eychenne, la deuxième solution consiste à prendre l'option plaine, c'est à dire de longer la route principale, généralement par son côté sud, en jouant sur les contrastes occasionnés par la situation des reliefs de piémont. En cas de point bas vers Castelnau Durban, l'ancienne carrière de Micou sert de bons pétards salvateurs, 1,5 km au au sud-ouest de Castelnau. La suite se dessine dans le ciel jusqu'au col Del Bouich, à partir duquel la descente sur Foix peut s'envisager sur les versants Sud rocailleux si l'échange plaine montagne n'est pas activé (ce qui est rarement le cas, sans compter que la brise de la vallée de l'Ariège n'est pas loin), où plus directement par les ressauts de St Pierre de Rivière.

Jean-Paul Couzinet, Pierre Coste, Laurent Chamerat ont plusieurs fois suivi ces itinéraires, et de plus en plus de pilotes s'aventurent sur le trajet en se faisant réellement plaisir. Le vol a même été prolongé jusqu'aux abords de Lavelanet dans des conditions moyennes, ce qui laisse présager de belles possibilités de distance, loin des reliefs austères.

Attention au vent qui peut souffler fort dans ce secteur. La balise du Prat d'Albis est un très bon indicateur.


3ème proposition

C'est sûrement, à mes yeux, la plus attrayante, puisqu'elle constitue la mise bout à bout de morceaux plusieurs fois et depuis quelques années explorés. C'est la traversée d'ouest en Est d'une région de l'Ariège, le Couserans, avec une éventuelle extension sur l'Aude. Dans ce secteur, les 100 ou 150 km se feront sur cet axe dès que les conditions s'y prêteront.

C'est aussi la moins évidente pour un débutant, d'autant qu'elle requiert une aérologie musclée (vent faible à nul, mais plafonds 2500 mini donc thermiques forts pour la région, analyse fine si l'on ne veut pas s'enfermer dans une des multiples vallées à traverser). Le parcours entier est difficile, mais les premiers kilomètres sont assez aisés si les conditions sont là, plusieurs pilotes s'y sont fait plaisir.

Description et analyse de Kevin sur ce parcours en mars 96. Détails plus explicites sur la description du vol de L. Combes en mai 94:

Le 1/05/94,

Situation générale: Nord-Est faible, 5 à 10 km/h à 3000m, nébulosité passant de 2/8ème de cum.à 13h à 4/8ème à 17h.P max: 3100m.

Pilote: Laurent COMBES, Effet de fun / Moulis.

Distance parcourue: 92 km.

Déco à 12h sur du site d'Arrout (Laurent était parti d'un peu plus au sud), 1700 vertical déco, cap Sud-Ouest sur la crête du Moussaou que l'on longe jusqu'à Antras (versant sud), 2400, versant Sud du Pic de Paumaude, 2400, direction et contournement du Pic de la Calabasse au ras du sommet enneigé, maintient à 2000 sans monter le long des mêmes versants Sud jusqu'à Paumaude, transition vers l'Est, 2500 au Pic de Courbayran, cap sur le Pic du Midi de Bordes, 2500 sur la crête, transition idéale dans la vallée de Bethmale jusqu'au cap de Bouirex, 2600, direction le chateau de Mirabat (Seix) où la brise est faible, plongeon (pas au dessous de 1600!) sur les versants Sud de la vallée d'Ustou, maintient turbulent jusqu'à Ajeou, petit gain pour passer Serac d'Ustou et le versant N/O du bois de Fougas que la brise faible alimente peu, 1200, passage sur les versants Sud du bois de Fougas et de l'Arrech jusqu'au pied du Picou de la Mire, 2800, traversée vers le nord-est de la station de ski de Guzet et de la vallée d'Aulus jusqu'au Mt Béas, 2900, cap est sur le Mt Ceint où la confluence des brises d'Aulus et Vicdessos est bien active, 3100, transition dans l'axe de la vallée de Saleix en perdant très peu hors de l'influence de la brise, survol d'Auzat vers le Pla de Montcamp, faible perte d'altitude avant la vallée de Siguer, 2600 sur le Pla de Montcamp, cap sur le plateau de Beille, plafonds nettement moins importants à proximité de la vallée d'Ax, 2100 sur Beille, transition sur les versants Sud de la vallée ou les plafonds ne sont plus qu'à 1900, petit gain à Ascou avant de se poser sur la station à 16h 40.


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à Molle, le 21/ 03/95.

Laurent CHAMERAT
Cadre technique ligue Midi Pyrénées
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