Vallée de Gavarnie

(Voir également le site de patrick Espelette.)

indique un paragraphe postérieur à l'édition original
  (10-97) Toute cette zone est en plein parc National : Espagnol (Parque Nacional de Ordessa y Monte Perdido) et Français (Parc National des Pyrénées Occidentales). Dans les deux parcs le survol à moins de 1000 m est interdit. Par voie de conséquence, le décollage et l'atterrissage sont également interdits.
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Carte IGN 1748 Ouest Gavarnie. A Gavarnie, un arrété municipal récent (été 90) interdit l'atterrissage rive gauche du gave de 9 h à 19 h.

83 - COL DES CASCADES(3003 M)

Si le décollage du Marboré vous impressionne, sachez qu'il existe une autre possibilité, de toute beauté vous êtes déjà dans le royaume des 3000

 Accès : du village de Gavarnie (1375 m), gagnez le port de Boucharo (2270 m). Passez le refuge des Sarradets puis la fameuse brèche de Roland (2807 m). Vous quittez enfin la foule tellement déplorée et suivez les parois sud du Casque jusqu'au col des Isards (2749 m). Suivez la banquette supérieure sous le pic de la Tour jusqu'au col des Cascades (3 h.). Vues *** !
Décollage en III-. Appréhension assez forte du vol du grand vide l'initiation est brutale mais inoubliable !
Aérologie : décollez avec un petit vent de nord. Attention pendant l'approche de Gavarnie, rouleaux possibles venant du Pène Blanque (à l'est du village).
Atterrissages au sud du village de Gavarnie, devant le parking, dans un champ orné d'une biroute.
Finesse 3,1, longueur du vol 5 km, dénivelée 1628 m.
N.B il y a plusieurs possibilités d'atterrissage sur le parcours. (R.p : Rorurt Labandabéru) 


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84 - MARBORE (3248 M)

Le "must" de Gavarnie.
Le 23 août 1987, trois énergumènes (par deux buts à zéro) béarnais purs ou d'adoption, Gilles Taillebresse, Gérard Durou et Hervé Hoddé entreprennent la traversée intégrale des Pyrénées avec chacun un parapente sur le dos.
Les 870 kilomètres de Banyuls à Hendaye seront avalés en 20 jours, cela vous dit quelque chose ? Si vous aimez les chiffres, en voilà : dénivelée totale : 86 400 m, une moyenne de 12 h de marche par jour, 11 vols réalisés sur les 12 prévus (eh oui, ces messieurs n'avaient pas prévu qu'il puisse neiger en été).
Pour cette véritable expédition, les gros sommets pyrénéens avaient été repérés. C'est comme cela que nos trois compères se sont retrouvés au Marboré En haut, ils n'en menaient pas large, il est vrai que la piste de décollage était très courte et le "gaz" impressionnant ! "nos chiffons, nos chiffons" criait le gros Bob, très à l'aise. Hervé servit de "fusible", il en faut bien un. Moniteur de delta à Accous, il s'y connaît en aérologie. Gérard, si bavard en temps normal, se taisait. Gilles également. Que se passait il ? Etaient ils à l'écoute du vent ? Pas un mot pendant toute la phase de préparation et de concentration Même Bob hésite.
La voile d'Hervé s'est gonflée, il s'est engagé en la regardant dans les yeux, a posé un pied sur une petite avancée et disparu aux yeux des autres en poussant un cri de joie. Très vite, il a été loin et haut, s'élevant dans les cieux du cirque de Gavarnie.
Gérard et Gilles l'ont suivi de près. C'est grâce à eux que je vous rapporte la fiche technique de ce super vol, le Marboré.
Accès : après la brèche de Roland (Cf. col de la Cascade), suivre la banquette supérieure, puis longer à flanc vers l'est sans passer par le col de la Cascade. Gravir le Marboré en son point le plus faible (2 h de marche depuis la brèche).
Décollage en V. La marche surplombe environ 800 m de vide plein nord. Ambiance garantie ! Yoga, sophrologie et zen conseillés avant le démarrage. Pas le meilleur endroit pour penser à sa feuille d'impôts
Aérologie et atterrissages : cf vol de la Cascade.
Finesse 2,5, longueur du vol 4,5 km, dénivelée 1874 m !
(Rp. GD, GT, HH RL) 
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85 - PETIT PIMENE (2667 M)

Accès : depuis le village de Gavarnie (1374 m), prendre le chemin du cirque. Entre le pont de Brioule et le pont de Nadau, se diriger vers le refuge des Espuguettes (1374 m). Du refuge, plein est vers le col du Piméné puis suivre la crête jusqu'au Petit Piméné. Les vaillants vont au "Grand" (2801 m) pour admirer la vue sur la vallée de Gèdre, les autres restent avec moi et se contentent du coup d'oeil sur le cirque, le pic Tapou et le Vignemale.
Décollage en III herbeux. Un petit vent d'ouest sera très apprécié.
Atterrissage à Gavarnie.
Dénivelée 1293 m, longueur du vol 2,6 km, finesse 2,1.
(Rp. R.L) 
Un cross de Manu Bonte : cliquez sur la carte. Cross Piméné
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86 - PIC DE LA PAHULE (2292 M)

Après le vol du Marboré ou du Piméné, celui de la Pahule termine en douceur une belle journée de vol libre et quel cadre !

 Accès : monter en voiture direction port de Boucharo. L'abandonner au col des tentes, malgré ses cris. Suivre les crêtes vers l'est jusqu'au pic, en 30 petites minutes de marche.
Décollages :


Aérologie et atterrissages : voir la fiche du col des Cascades, décidément très demandée. Possibilités d'atterro en bas du cirque, là où ont lieu les festivités théatrales, l'été (la gueule de Lady Macbeth quand un joyeux luron la prend pour cible de P.A en pleine tirade des mains sanglantes !).
Longueur du vol 2,5 km, finesse 2,8, dénivelée 918 m pour Gavarnie.
(Rp. R.L) 
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87 PETIT VIGNEMALE (3022 M)

Accès par le Pont d'Espagne via Cauterets. La voiture n'ira pas plus loin. Lac de Gaube, refuge des Oulettes de Gaube (si, si !!) laissez le GR10 à la Hourquette d'Ossoue (2734 m) et suivez la crête pour arriver au sommet du petit Vignemale Régalez vous les yeux, le gosier et les poumons car cela fait 4 ou 5 h que vous avez quitté votre voiture (le parapyrénéisme, on aime ou on n'aime pas !).
Décollage en III+ après avoir étalé 10 m sous le pic, vers le refuge de Baysselance au nord- est qui vous envoie une bonne brise.
Aérologie : vols par vent de nord, sans problème particulier.
Atterrissages devant le refuge des Oulettes, très vaste. Possibilités d'aller plus loin mais de toute façon, il faudra remonter pour la bière !
Dénivelée 870 m, longueur du vol 1,9 km, finesse 2,5.
SCOOP : le vol depuis le grand Vignemale aurait été réussi, mais comment et par qui??
Pour voler en zozo, il n'est pas nécessaire d'avoir une grande sellette. (JLH). D'ailleurs, il existe de très bonnes boules achromatiques. (R.p : R. L)

FABULEUX !.. . voilà comment, tout simplement, je résume mes souvenirs de l'ascension et du vol Trois cordées pour escalader l'arète nord-ouest (D-). Nous étions sur les traces d'Henri Brulle et des guides Célestin Passet et Salles qui eux gravirent le pic le 31 Juillet 1890 Vraiment, le 31 Juillet est toujours une date importante puisque elle correspond également à l'anniversaire de J.L Hourcadette ! Ce jour là, donc, 99 ans après Brulle, nous foulâmes le sommet les uns après les autres, suivant la forme de chacun. Gilles et René décollèrent du sommet même (en III+), Serge "Zappa" et Sylvie optant pour un décollage plus tranquille en II+ (mixte : mi-herbe, mi-cailloux) sous la Hourquette d'Ossoue (2630 m environ)
Mon compagnon de cordée devait cracher toutes ses cigarettes et quelques apéros car nous sommes sortis bons derniers de la voie. Au sommet, il était devenu impossible de décoller ! Je suis alors descendu sur la crête du petit Vignemale en surveillant la flamme que je brandissais de temps en temps à bout de bras comme la statue de la liberté venue faire un tour incognito dans les Pyrénées. Quand le ruban de nylon m'a dit O.K, j'ai étalé face au refuge des Oulettes plein nord. Bon petit vent météo hop, direction plein gaz ! Décollage en IV-IV+.. Je me suis baladé dans tout le cirque, j'ai défilé devant toutes les faces nord : Piton Carré, Pique Longue, couloir de Gaube etc jusque devant la porte du refuge. Pour la petite histoire, mon collègue piéton, lui, est arrivé deux heures après !
(R.L) 
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88 - GRAND VIGNEMALE PIQUE LONGUE (3298 M)

Didier Teil a laissé sa signature dans l'histoire du Grand Vignemale. Décoller de la Pique Longue avec une sept caissons est un exploit digne de rester dans les mémoires parapyrénéistes ! Il nous a été rapporté que lorsque Didier s'est engagé dans le couloir de Gaube (en le survolant bien entendu), quelques sueurs froides ont perlé sur son front Il fallait oser !
Depuis, trois gars de Cauterets : Serge Brou, Patrick Caens et ? Lacassie ont répété ce vol avec des voiles plus modernes et ils sont passés très haut au dessus du couloir pour aller se poser presque à Pont d'Espagne, dans une clairière au dessus.

 Accès : mieux vaut prendre la voie normale pour être au sommet aux premières heures de la journée et pouvoir choisir son heure.
Décollage en IV+ versant sud (vers le glacier d'Ossoue). Un décollage a été réussi, avec assistance, versant nord en V.
Aérologie : brise de pente, les 150 m supérieurs étant rocheux ce qui provoque le fluide tant espéré. Des conditions anticycloniques, sans vent météo, seront le meilleur atout pour réussir ce magnifique vol.
Atterrissages : plusieurs possibilités :


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89 - TAILLON (3144 M)

Accès : 3 h à 3h 30 depuis le port de Boucharo. Suivre le sentier du refuge des Sarradets (Cf vol de la Cascade), passer la brèche de Roland puis suivre la trace versant espagnol en direction de la fausse brèche (vers l'ouest donc). Passer le doigt versant français (par la droite) puis suivre l'arète jusqu'au sommet.
Décollage en III engagé. Depuis le sommet, descendre sous l'antécime direction est vers la fausse brèche, environ 100 m jusqu'à des plate-formes naturelles. Si cette zone est déneigée, les rochers sont tranchants, agressifs pour les voiles (fluo, je veux voir l'épaisse) (JLH). Orientation est.
Attention, ce que la météo nomme "vents modérés" est trop fort pour autoriser un décollage de là, descendre alors à la fausse brèche où existe une autre possibilité de décollage. Plan de vol : tout de suite après le décollage, mettre le cap sur le glacier du Taillon, rive gauche. Garder ce cap rive gauche du pic des Sarradets. Suivre l'axe de la vallée de Pouey Aspé (des soldats) pour déboucher dans le cirque au dessus de la Prade. Attention, ne pas passer par le col des Sarradets ni survoler le refuge (rive droite du pic) car il existe là de gros méchants rouleaux, précédant l'essoreuse du cirque. Atterrissage à la Prade rive gauche du Gave, en amont du jardin botanique. Se méfier des lignes.
(Rp. Henri Nogué du club des Paillères volantes). 
IMPERATIF INTERDICTION DE SURVOLER LE CHEMIN DE L'HOTELLERIE DU CIRQUE le passage des voiles effraie les chevaux, qui pourtant en ont vu d'autres en matière de blaireaux ! Je fuis dans la sente hennit le chef du troupeau, et tous détalent. ATTENTION, SI CET IMPERATIF N'EST PAS IMPRIME EN LETTRES ENORMES, LES AUTEURS DE CET OUVRAGE SERONT DES HOMMES MORTS ! PLUS GRAVE : S'IL N'EST PAS RESPECTE, TOUS LES VOLS DE GAVARNIE SERONT INTERDITS ! ! ! ! ! ! ! 
DERNIERE MINUTE : UNE DEPECHE DE L'AFP NOUS APPREND QU'UN ARRETE MUNICIPAL INTERDIT LE SURVOL ET LES ATTERRISSAGES RIVE GAUCHE EN AMONT DU VILLAGE. IL Y A EU TROP D'ABUS   (personellement, j'évite l'abus)
Depuis il est passé de l'eau sous les ponts, et nous y sommes retourné plusieurs fois. Voici quelques photos (montée par la face nord, puis déollage au sud, avec Blanchot, Hourcadette, Barthe, Labarrère):

(02-98) Hier, dimanche -j'en ais encore plein la tête et les yeux- avec Alain Blanchot, Jean-Louis Hourcadette, Jean-Claude Labarère et Jean-Pierre Barthe nous avons volé du Taillon. Une journée d'exposition aussi bien à la montée qu'à la descente. Partis pour faire l'arète W du Taillon, sur la foi des souvenirs d'Alain, nous nous sommes retrouvés dans une galère exposée entre arète W et face N, dans du mixte délicat, et bien sûr sans assurance, si ce n'est un brin de 15 m en 7 mm.
Le départ ne peut pas avoir lieu avant 9 h, heure d'ouverture de la station de ski. Le télésiège nous dépose, pour 30 F, entre le col et le Pic des Tentes. Les skis sont OBLIGATOIRES, pour je ne sais quelle raison, et nous les posons au col des Tentes, où Caroline et des copains nous les récupèrerons.
Jean-Louis et Jean-Pierre, après avoir pris pied sur l'arète W du Taillon, flairent le piège et décident de redescendre un peu pour aller rejoindre la voie normale, qui passe par le glacier puis le col du Gabiétou et qui semble en effet très recommendable si les conditions de neige sont bonnes (ce qui est le cas aujourd'hui). Nous décidons de continuer avec les deux autres et je pense qu'à un moment, nous avons loupé un couloir sur l'arète elle-même, et nous avons traversé à gauche et toujours plus à gauche dans du mixte, avec trop peu de neige. Assez tôt dans la face nous devons nous encorder pour un petit passage plus raide, et nous continuons Alain et moi sur la même corde, Jean-Claude en solo. Durant toute la montée, je suis tétanisé à l'idée que si Alain perd l'équilibre, il nous entraîne tous les deux, et j'essaye d'assurer mes prises du mieux que je peux. En réalité, lui est totalement serein, alors que je le croyais à l'agonie, et il me demande si on ne pourrait pas se décorder, cette corde le gène.... Soulagement, oui, bien sûr, on se décorde, et çà va beaucoup mieux pour finir !
Finalement nous arrivons au sommet une heure et demi après les autres qui commençaient à s'inquiéter sérieusement.
Durant toute le montée, nous avons vu sur la crète des tourbillons de vent soulevant la neige, et nous doutions fort de pouvoir voler. En approchant du sommet, le vent semble se calmer et passer au Nord, peut être volerons-nous ? Des rafales inquiétantes nous parviennent alors que nous déjeunons, et des chocards sont manifestement en soaring dans du vent soutenu sur la face nord. Bizarrement, le vent ne nous atteint pas, où bien seulement par rafales... Nous hésitons à descendre pour décoller à la fausse brèche, 150 m plus bas, où un décollage N est possible. Alain pense que c'est bon ici. Il s'équipe, étale face au sud, attend une bouffe de face et décolle tranquillement, tout va bien. En revenant vers le N pour passer l'arète Taillon/Brèche de Roland, il se fait méchament secouer, puis touchant le vent de face, reste scotché pendant un long moment avant de parvenir à se décaler à droite vers la brèche et avancer enfin au soulagement général. A la radio, il nous explique alors que tout est lisse et le soaring tranquille !! Jean-Claude décolle à son tour, méchante fermeture, scotché, puis gagne lui aussi, petit à petit. Nous sommes trois maintenant à décoller, et partons quasiment ensemble, un peu crispés. Jean-Louis passe bien, moi aussi, tous accélérés à fond, Jean-Pierre manque lui un peu de vitesse et se fait reculer sous le vent de la brèche. Il doit se poser en Espagne et remonter à la brèche pour redécoller !!! Jean Louis et moi sommes en soaring 100 m au dessus de la brèche, puis sur le Casque, la Tour ou le vent baisse d'intensité, et nous partons pour la grande cascade et les Astazous.  Photos, photos et rephotos, c'est grandiose dans le soleil couchant. Xavier Demoury est en bas en radio et fait aussi des photos. La veille, il m'a confié son appareil avec un objectif fish-eye (20 mm), sa dernière voile montagne (Espade 30 m2, dérivée de la Bahia, sous laquelle vole Alain). Je suis donc chargé de lui faire la photo de sa prochaine pub. Espérons que tout a bien été, pour le moment je ne les ais pas faites développer, il y en a entre 20 et 25 durant le vol.
Posé au jardin botanique, bistrot et retour à Pau tard le soir.
Finalement Jean-Pierre redécollera à la brèche après avoir brassé jusqu'aux cuisses pour remonter. Jean-Claude était assez inquiet, mais heureusement Caroline, à pied, était du coté de la brèche durant toute l'opération et nous tenait au courant de l'évolution !

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Mises à jour : par Pierre PUISEUX.
E-mail pierre@puiseux.name