Décollage en III+ face aux tours (vers le nord-ouest donc) dans un pierrier qui rechigne à vous rendre toutes vos suspentes. Si un cinéaste est avec vous pour fixer ce moment
inoubliable, placez le rive droite du couloir, bien en contrebas, afin qu'il ne rate pas son
travelling avec parapente défilant sur fond de tours et de vautours (il s'agit en fait
d'immenses condors).
Pour décoller du sommet lui-même et donc profiter avant l'envol d'une vue parfaite vers les
tours, les Cuernos, les lacs et le colossal Hielo jusqu'au Fitz Roy, comptez deux heures de
plus, avec un mur d'une centaine de mètres en mixte pourri (IV+).
Aérologie involable 360 jours sur 24 car vent trop fort. Durant l'été austral (notre hiver), il
consent à se calmer pendant quelques heures : il faut être au bon endroit au bon moment.
Serge Tuaz et Bertrand Doligez, que j'accompagnais, ont eu cette chance inconcevable. Ils
ont pu visiter tout le bassin des tours, jouer avec les condors, remonter au niveau du sommet
puis survoler le rio Ascensio et les sierras jonchés d'arbres morts, dispensatrices de
généreuses pompes, jusqu'à l'estancia Paine o les gauchos croient encore aujourd'hui, dur
comme fer, qu'ils n'ont pu venir que de la lune. Leur vol a duré presque une heure !
Dénivelé : 1000 à 1600 m suivant le lieu du décollage, finesse 4 si l'on tient à se poser à l'estancia, tout près du corral.
Atterros de secours : environ 25000 hectares d'herbe.